La ministre du Genre, Enfants et Famille, Mme Chantal Safu a lancé officiellement ce mardi 24 juillet 2018 le processus de certification genre des entreprises et institutions publiques. C’était à Pullman Hôtel en présence du Directeur-Pays PNUD, M. Dominic Sam; du ministre d’Etat en charge du Plan, Bahati Lukuebo; des cadres des entreprises et institutions publiques et différentes déléguées des plateformes ou associations des femmes.
Ce processus de certification genre appuyé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), est une occasion unique pour les entreprises et les institutions publiques d’opérer un véritable diagnostic interne pour évaluer les points forts et les points faibles de leur management au regard des exigences de droits humains, de l’égalité et de l’équité entre les sexes, a dit la ministre du Genre. Elle a également indiqué que ceci permet aux dirigeants de savoir si leur vision et leurs actions sont conformes aux engagements nationaux et internationaux en matière du genre.
Pour ce processus de certification genre, cinq institutions publiques ont été sélectionnées, notamment la Banque Centrale du Congo (BCC), l’INPP, le FPI, le ministère du Développement rural, ainsi que le ministère du Plan. Ceci, pour une phase pilote. Apres ces cinq, ainsi s’étendra ce processus dans les restes des institutions tant publiques que privées.
Le professeur Mangalu, directeur d’une cellule spécialisée au ministère du Genre a indiqué dans son exposé sur la manière du déroulement de ce processus de certification, qu’il va pouvoir débuter à partir du 5 août prochain et va prendre fin en avril 2019.
Pour le Directeur-Pays du PNUD, M. Dominic Sam, cette certification genre est un mécanisme mis en place par le PNUD. Elle prend appui sur le mandat du PNUD qui place l’égalité de genre au cœur de la construction d’un monde inclusif, durable et résilient. En effet, selon lui, lutter contre les inégalités de genre est d’abord et avant tout une question de justice sociale et ensuite de soutenabilité des programmes. Il a renchéri que l’égalité entre hommes et femmes va de pair avec la question des droits de l’homme et fait progresser le développement, avant d’ajouter que si les femmes, les filles ne parviennent pas à réaliser pleinement leurs droits dans une sphère de vie, alors le développement humain ne sera pas atteint.
A l’issu d’un échange, une inquiétude a été soulevée selon laquelle, il existe un vide dans l’espace des femmes devant être promues. La volonté de promouvoir les femmes dans les institutions publiques rencontre une barrière de leur nombre insuffisant. Par ailleurs, le peu qui s’affichent dans des institutions accusent d’une certaine incompétence. A ce sujet, il a été proposé au ministère du Genre de travailler en collaboration avec le ministère de l’Enseignement pour suivre ce qui se passe dans la scolarisation des filles.
« On aimerait bien promouvoir les femmes, mais parfois on est devant un vide, devant des faiblesses. Une discrimination positive on en veut, mais celle-ci demande un prérequis. D’où la sollicitation de la pérennisation de la campagne « toutes les filles à l’école », afin d’avoir un nombre aussi suffisant des femmes scolarisées pour pouvoir mieux procéder à cette discrimination positive. Car on ne peut que promouvoir ce qui existe, s’il n’y a pas de prérequis, à l’impossible nul n’est tenu », a dit la Secrétaire générale à l’emploi.
Notons qu’un rapport du Mckinsey global institude datant de 2015 relève que si les femmes et les hommes jouaient un rôle identique sur les marchés du travail, 28 billions de dollars enrichiraient l’économie mondiale d’ici 2025. De même, d’après le Harvard Business Review, les entreprises qui ont une meilleure égalité entre les sexes sont les plus innovantes.
(Mamie Ngondo)