Il est connu pour son franc parlé, son esprit indépendant, Henri Thomas Lokondo ne cesse de captiver l’auditoire parlementaire par ses interventions dûment constructives. Le cas sous examen est l’affaire passeport. Concomitamment, la RDC fait circuler deux passeports qui posent problème au sein du Ministère des Affaires Etrangères et Intégration Régionale. Par un simple communiqué qui n’émane pas de la décision du Gouvernement, il met en haleine la représentation nationale au point de s’interroger sur la validité d’un document signé antérieurement à la décision du Gouvernement. Henri Thomas Lokondo plaide pour son retrait et laisser les détenteurs du passeport semi-biométrique épuiser leur date valide jusqu’à l’expiration dudit passeport. Et d’insister sur la mise à l’écart du Chef de l’Etat dans ce dossier, du fait de son irresponsabilité politique devant l’Assemblée nationale, afin d’éviter les tensions au sein de la population qui peine à se procurer ce document de voyage.
L’affaire dit « passeports semi-biométrique et biométrique » qui a défrayé autant la chronique dans la sphère politique ne cesse d’interpeller les élus nationaux. Sur initiative parlementaire du député national UNC/Walikale Juvénal Munubo Mubi, un débat houleux s’est engagé à la chambre basse du parlement. Plusieurs intervenants se sont succédés à la tribune, certes parmi les plus poignantes interventions celles de Henri Thomas Lokondo. L’élu de l’Equateur, surnommé par l’assistant « le cerveau du parlement » s’est exprimé du haut de la tribune dans une analyse qui a captivé l’attention de tout le monde. Il s’agit de la non implication du Chef de l’Etat dans un débat parlementaire, du fait de son irresponsabilité devant la chambre basse législative. « … Nous allons entamer le débat et je voudrais que nous soyons honnêtes vis-à-vis de nous-même et de l’opinion. Je ne veux qu’on puisse penser que l’Assemblée nationale combat une décision qui a été prise par le Conseil des ministres. Malheureusement pour notre collègue qui a initié sa question orale avec débat, il n’a pas pu lire in extenso le communiqué qui fait débat aujourd’hui ».
Et de relever l’inopportunité de débattre sur un communiqué qui ne fait aucune mention d’une décision du Conseil des ministres « Dans ce Communiqué, il n’a pas été dit que le ministère des Affaires Etrangères applique la décision du Gouvernement. Il faut recadrer les choses et il ne faudrait pas que nous allions dans les considérations tendant à nous opposer au Chef de l’Etat qui, d’ailleurs est irresponsable politiquement », a-t-il fait savoir.
L’élu de Mbandaka qui se dit de la civilisation de l’admiration, a indiqué que ses collègues qui l’on succédé du haut de la tribune ont dit tout et tout reste à dire.
Disons qu’il n’y a rien à s’époumoner sur une matière non administrative, sinon sur base d’un simple communiqué qui n’a aucune force juridique, a-t-on entendu dans la salle du Palais du Peuple.
Après avoir fait des éloges sur le Chef de l’Etat qui aime son peuple du fait que le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères ait évoqué l’intervention de Joseph Kabila dans ce dossier, Henri Thomas Lokondo se basant sur la sécurité comme motif de retrait dudit passeport semi-biométrique, note que le Président de la République est le mieux informé de tous les citoyens congolais sur cette matière, d’où sa désapprobation de la décision du ministère des Affaires étrangères en s’alignant du côté du peuple. Donc, à ne pas tenir compte des opinions de la Majorité, de l’opposition et de la société civile, il s’avère que personne n’a pris cette décision, affirme Henri Thomas Lokondo. « Je crois, comme le Président de la République s’est intéressé à ce problème de passeport, vous membres du Gouvernement vous avez l’obligation de lui donner de plus amples renseignements ; ramenez les choses à leur juste dimension ; laissez les choses à l’état actuel », a-t-il éclairé ses collègues sous leurs applaudissements.
Il en va de même de son intervention sur le délai échu dudit passeport. Pour lui, le Gouvernement aurait dû négocier le délai à l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale comme tous les autres Etats qui, d’ailleurs certains les deux passeports circulent concomitamment. Donc sur ce point, il a salué l’intelligence de son ancien collègue sénateur, aujourd’hui Vice-Premier ministre, ministre des Affaires Etrangères qui a prolongé la date de validé au 14 janvier 2018. En somme, Henri Thomas Lokondo s’inscrit sur la liste de ceux qui exigent hic et nunc l’annulation du communiqué signé par le vice-ministre des Affaires Etrangères qui n’est pas une décision du Gouvernement, a-t-il conclu.
(Pius Romain Rolland)