Pendant deux jours, l’ONU-Habitat réunit à Kinshasa des membres des organes chargés de la conduite du processus de la réforme foncière et de l’Aménagement du territoire en République démocratique du Congo, des décideurs et hauts-cadres nationaux et provinciaux ainsi que des partenaires au développement du secteur. Ce, dans le cadre d’un atelier national consultatif d’appui à l’élaboration des stratégies provinciales d’amélioration de la gouvernance foncière en Rdc.
En vue de contribuer à l’amélioration de la gouvernance foncière en République démocratique du Congo avec une forte implication des communautés, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a mis en œuvre depuis juin 2016, le projet de Planification communautaire foncière participative (PCFP). Notamment dans trois sites pilotes au niveau des communautés de Kisagari, de Mbuzi et de Pimbo, respectivement dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri.
Bénéficiant du financement de DIFID (Coopération britannique au développement international), l’objectif principal de ce programme est de prévenir les conflits et établir un environnement propice au relèvement communautaire, social et économique dans les zones post-conflit de l’Est de la Rdc. Le projet de PCFP repose donc sur quatre piliers à savoir, une plateforme censée promouvoir le dialogue sur la gouvernance foncière, tant au niveau communautaire que provincial ; l’appropriation du projet par les autorités politiques et administratives ; la recherche d’un consensus sur la planification et les utilisations des ressources foncières ; et enfin, le développement d’outils spécifiquement conçus pour la gestion intégrée et concertée de l’espace économique et des ressources foncières.
C’est dans ce cadre que l’ONU-Habitat organise pendant deux jours à Kinshasa, un atelier national consultatif d’appui à l’élaboration des stratégies provinciales d’amélioration de la gouvernance foncière en République démocratique du Congo. Lequel vise comme objectif majeur, de présenter ce programme de PCFP ainsi que les trois initiatives suscitées, dans leurs objectifs, démarches, et leurs liens avec les processus nationaux de réformes et de l’Aménagement du territoire (AT), en vue d’obtenir des contributions pour leur finalisation.
La finalité étant de fournir des concepts, approches et outils devant contribuer à l’amélioration de la planification et de la gouvernance foncière au niveau communautaire en étroite collaboration avec les normes nationales et les directives provinciales. Le coordonnateur de la Commission nationale de la réforme foncière (CONAREF), Me Ngwasi Akilimali Dieudonné, l’a rappelé aux participants dans son mot de bienvenu.
Doter le pays d’une politique foncière nationale
Au nom du ministre national des Affaires foncières Lumeya-Dhu-Maleghi empêché pour raisons d’Etat, le directeur de cabinet, M. Jérôme Lubamba a ouvert les travaux hier mercredi 27 septembre. Ce dernier a indiqué, dans son discours officiel, que la tenue de cet atelier est la preuve irréfutable de la volonté du Président de la République Joseph Kabila Kabange qui avait inscrit la problématique de la réforme foncière au cœur de la vision de son deuxième quinquennat.
« Les problèmes et enjeux fonciers de notre pays constituent une question majeure qui nous intéresse au plus haut point qu’il convient de traiter avec la plus grande rigueur, compte tenue des frustrations qui en découlent à la suite de sa mauvaise gestion », a-t-il déclaré.
Et d’affirmer que le Gouvernement de la République accorde une attention particulière aux problèmes fonciers et marque également la volonté partagée et l’engagement de tous les acteurs à réussir le chantier de la réforme foncière pour une meilleure gouvernance. « L’objectif poursuivi est de doter le pays d’une politique foncière nationale, intégrant les options issues des réflexions et discussions engagées entre les parties prenantes et évolution des dynamiques et des enjeux nationaux et internationaux autour du foncier », a-t-il fait savoir.
Pour lui, la réforme et le renforcement de la gestion foncière décentralisée, la disponibilité et la fiabilité des données foncières, les mécanismes communautaires de médiation et de résolution des conflits, l’opération de sécurisation foncière respectant les dispositions législatives et concertées, sont autant de thématiques brûlantes liées au secteur foncier congolais, qui feront l’objet des discussions au cours de cette rencontre.
Soucieux de préserver la paix et la stabilité, soutient-il, le Gouvernement de la République a initié des actions politiques visant à améliorer la gouvernance foncière. « Le présent atelier revêt une importance capitale en ce sens qu’il permettra de définir les orientations utiles au processus de la réforme foncière et de développer un cadre conceptuel d’aménagement au niveau des provinces, et enfin, définir des stratégies qui rapprocheraient l’administration foncière d’avec les communautés locales… », a expliqué M. Lubamba.
Toutefois, il a fini son speech par remercier de vive voix l’ONU-Habitat pour les efforts déployés pour appuyer le Gouvernement de la République pour l’amélioration de la gouvernance foncière. Et par la même occasion, inciter les autres partenaires à s’inscrire dans la même dynamique pour une mutualisation des réformes.
PCFP, un projet en phase avec les priorités nationales
Le mot du ministre des affaires foncières lu par son Dircab a été précédé de celui du directeur du bureau régional Afrique d’Onu-Habitat également empêché, lu par le chargé des pays francophones au bureau régional Afrique de l’ONU-Habitat, M. Claude Ngomsi. Ainsi, a-t-il souligné que cet atelier est l’aboutissement d’un processus de consultations et de concertations que le projet PCFP a initié depuis un an déjà. « Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Stratégie internationale de soutien à la sécurité et à la stabilisation (ISSSS) en République démocratique du Congo », a-t-il dit.
Il a en outre démontré que le projet soutenu financièrement par le peuple du Royaume Uni à travers le DFID, est en phase avec les priorités nationales et les initiatives provinciales et locales de consolidation ou de recherche des solutions durables de coexistences pacifiques entre les communautés. « C’est dans cet esprit que le travail en cours aspire à contribuer aux processus de réformes du foncier et de l’aménagement du territoire », a recadré M. Claude Ngomsi.
Le mot du ministre de l’Aménagement du territoire lui aussi indisponible, a été prononcé par son directeur de cabinet, M. Tumba Tshikela Victor. Celui-ci a soutenu que son ministère a mis en place un processus de la réforme de l’aménagement du territoire. Ce, dans la perspective de la vision du Chef de l’Etat d’un Congo émergent à l’horizon 2030, et sous l’impulsion du Gouvernement. « Cela se traduit par le souci d’une gestion responsable et une exploitation rationnelle de l’espace congolais pour un développement intégral, durable et effectif », a-t-il signifié.
Signalons en outre que la cérémonie d’ouverture de cet atelier a été marquée par un point de presse. A cette occasion, les orateurs ont éclairé la lanterne des journalistes sur la motivation de mise en œuvre du projet PCFP. Après quoi, les travaux proprement dits ont débuté et se poursuivent jusqu’à ce jeudi soir. Des propositions de chaque province ainsi que des observations générales des participants vont clôturer l’atelier.
(Lepetit Baende)