Développement rural
Les réalisationsdu Padir de plus en plus visibles dans l’ex Kasaï-Occidental
La Banque africaine de développement (BAD), principal bailleur de fonds du Projet d’appui au développement des infrastructures rurales (PADIR) ne déroge pas à ses obligations. Cette institution financière africaine a dépêché sur terrain son expert agricole au Bureau de représentation de Kinshasa pour la supervision des activités du projet Padir, mis sous tutelle du secrétariat général au Développement rural. Le professeur Jean Baptiste Kadiata s’est fait accompagner du coordonnateur national dudit projet, l’ingénieur Bonaventure Mbuka.
L’ex province du Kasaï occidental a constitué la première étape de cette mission de supervision de la BAD. Au chef-lieu de cette province démembrée, c’est-à-dire la ville de Kananga, la délégation a rencontré l’autorité provinciale, le gouverneur Alex Kande. L’entretien a porté notamment sur la gestion des infrastructures que réhabilite le Padirdans la nouvelle province du Kasaï central.
Dans le chapitre des infrastructures commerciales, le projet Padirest présent à Mudimbi, village situé à 35 Km de la ville de Kananga. Les travaux de construction du marché de cette entité ont déjà atteint plus de 90 % de taux d’exécution sur fonds propres de l’entrepreneur. L’on peut y voir deux pavillons avec étalage, trois bureaux, trois boutiques, un entrepôt, une boucherie. Un forage d’eau y sera également exécuté dans les tout prochains jours.
Avec la même configuration, le marché rural MasankaNdumba dans la périphérie de la ville de Tshimbulu prend de plus en plus forme et l’on estime son taux d’exécution des travaux à 75 %. Le comité de gestion de ce marché comme le chef coutumier du coin, représentant des bénéficiaires, suivent au quotidien l’évolution des travaux de ces infrastructures rurales.
L’autre marché rural visité par la délégation de la BAD dans l’ex Kasaï occidental, c’est celui de la cité de Bilomba à 100 Km de Kananga qui a également atteint un taux d’exécution intéressant toujours sur fonds propres des entrepreneurs qui ont gagné le marché de deux lots.
Pour boucler définitivement ce chapitre des infrastructures commerciales, la mission de la BAD a fait le déplacement du territoire de Luiza où les travaux avancent à pas de tortue toujours faute de financement.
Le Padirs’emploie à désenclaver les bassins de production du Kasaï central
Pour le désenclavement des bassins de production dans cette partie du pays, le PADIR s’emploie à rouvrir une piste rurale abandonnée depuis trois décennies. La piste s’est rétrécie jusqu’à devenir un sentier au point que les arbres y ont poussé et se sont enracinés.
Réhabilité par la méthode HIMO, cet axe routier de 40 Km qui va de Mwamba-Mbuji jusqu’à la mission Tambwe en passant par Katumba relève d’un travail d’hercule. Plusieurs tâches sont exécutées au même moment sur les deux lots.
Dans certains endroits, les travaux d’assainissement et de compactage ont déjà pris fin et il ne reste plus que le gravillonnage pour assurer la durabilité de cette infrastructure routière.
Sur les axes routiers Tshimbulu – Tshala Beni et Tshala Beni – Bukonde, les travaux commencés enregistrent un ralentissement faute de moyens financiers. Certains ouvriers continuent à travailler particulièrement sur l’axe Tshala Beni – Bukonde. Ils sont maintenant à l’étape de compactage de la chaussée.
Appui du Padir aux institutions de développement communautaire
Réputée pour son élevage, la Mission catholique de Bukonde bénéficie d’un abattoir de la part du PADIR. Les travaux avancent bien en dépit du retard de paiement pour raisons diverses dont l’introduction tardive des factures et la mauvaise perception du vocable « préfinancement » au lancement des travaux comme dans tous les chantiers. Ce qui fait que les entrepreneurs se sentent essoufflés.
L’appui du projet Padirs’étend également aux instituts techniques agricoles. Dans ce cadre, l’Institut technique et vétérinaire Untu de Kaponde a vu deux de ses bâtiments réhabilités par le projet Padir, soit, dix salles de classe et un bureau à la grande satisfaction de son préfet qui attend impatiemment les équipements.
L’Institut technique agricole Tshibashi d’heureuse mémoire, se trouve actuellement dans un état de délabrement avancé. N’ayant pas de ressources nécessaires pour la réhabilitation complète de l’ITA Tshibashi, le PADIR a pris en charge trois bâtiments, soit huit salles de classe. Ces dernières seront équipées par le projet PADIR.
Un groupe électrogène pour les besoins énergétiques de l’ITA Tshibashi et un tracteur se trouvent sur la liste des équipements. Cet apport de PADIR à cet établissement de renommée nationale a touché les cœurs des bénéficiaires.
Le centre de promotion sociale de Ndesha, sous tutelle du Ministère des Affaires sociales a fait peau neuve grâce à l’appui du Padir. Il en est de même du Centre de réinsertion Ntambwe Saint Bernard. Ici également, quelques retouches s’avèrent nécessaires.
Deux ateliers mécaniques et de menuiserie sont en pleine réhabilitation à l’Institut technique industriel et professionnel de Kananga. Avec les observations faites par la délégation de la BAD et la coordination nationale du PADIR, l’entrepreneur s’est engagé à y apporter quelques corrections avant la réception provisoire. L’équipement de ces ateliers va suivre dans les jours à venir.
Les associations AAITB et Notre Dame ont reçu respectivement un atelier mécanique et un atelier de menuiserie. Ces ateliers seront aussi équipés par le projet Padir.
Le Padir s’investit également dans l’appui institutionnel
Spécialisée dans la transformation des produits agricoles, la Congrégation des sœurs carmélites de Malolé à Kananga s’est dotée d’un centre de transformation agricole avec l’appui financier du PADIR. Ses équipements sont aussi en voie d’être acquis.
La présence du représentant de la BAD a permis à couper court à la demande additionnelle de ces religieuses relative à la construction d’un mur de clôture. Le besoin étant non exprimé depuis l’identification du projet et le manque d’une enveloppe à allouer à ce besoin ont fait que cette demande soit rejetée.Néanmoins, la mission de la Bad leur a prodigué des conseils pour résoudre le problème.
Dans le cadre de l’appui institutionnel, le Padira réhabilité le bureau de la division genre à Kananga et construit le bâtiment administratif pour les différents services de l’inspection provinciale du développement rural.
De ce qui précède, il y a lieu de constater l’écart entre le taux de réalisation et celui de décaissement. Le bailleur, la Bad, est ainsi invité à résoudre rapidement ce problème pour que ce projet qui a tant souffert, puisse atterrir en douceur.
Une idée du projet
Le Projet d’appui au développement des infrastructures rurales (PADIR) est un programme du Gouvernement de la République placé sous la tutelle du Ministère du Développement rural et bénéficiaire d’un appui financier de la Banque africaine de développement (BAD). Son budget annuel pour l’année 2016 s’élève à 54.278 millions de dollars américains.
Le Padir poursuit comme objectif l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté de la population congolaise à travers la réhabilitation des infrastructures rurales. Ce, afin de désenclaver les bassins de production, avec comme corollaire, faciliter l’évacuation des produits agricoles vers les centres de consommation.
Le Padirintervient dans la partie sud de la Rdc, notamment dans les anciennes provinces du Bas-Congo, Bandundu, Kasaï-Occidental, Kasaï- Oriental et Katanga (éclatées aujourd’hui en treize nouvelles provinces). Pour sa mise en œuvre, les stratégies du Padirs’articulent autour de trois composantes à savoir : la réhabilitation des infrastructures rurales, le renforcement des capacités institutionnelles et la gestion du projet.
(LepetitBaende)